Un pour tous et tous pour un!

Par Johane Filiatrault – Le 12 février 2003

Chacun pour soi…  Il est alarmant de constater combien cette mentalité moderne fait des progrès en occident.  Serait-ce un signe de l’évolution de l’espèce?  On sait en effet que, dans les sociétés primitives, la seule chance de survie se trouvait dans l’appartenance à un groupe fort et que l’individu n’avait de valeur que dans sa capacité à travailler à cette survie de l’ensemble :  Un pour tous!   Et voici que notre monde moderne se trouve à l’extrême opposé de ce concept : le bien-être individuel est premier dans l’ordre des valeurs.  Les institutions sociales sont perçues comme étant au service de la personne.  Le centre de référence est le «je» et non plus le «nous».  Mauvais?  Pas du tout!  À condition de ne pas glisser dans le piège du «chacun pour soi». Quand on est témoin de belles initiatives comme les téléthons ou les entreprises de sauvetage à grand déploiement où plusieurs personnes se mobilisent pour sauver la vie d’un individu malade ou en danger de mort, c’est comme si on voyait vivre sous nos yeux la 2e partie de la magnifique devise des 3 mousquetaires :  Tous pour un!   Même les entrepreneurs ont compris (de gré ou de force!) que le succès de leur entreprise dépendait du bien-être individuel de leurs employés.  Mais faudrait quand même pas charrier et tomber dans l’excès opposé : on voit actuellement, me semble t’il, trop de syndicats qui abusent de leur employeur!

Curieusement, parmi toutes les institutions modernes, c’est, je crois, l’institution ecclésiale qui a le plus de mal à faire ce passage du groupe à l’individu.  Tout se passe encore comme si être en Église consistait à perdre son identité propre pour adhérer à un système commun de pensée et d’agir.  Pas étonnant que les deux dernières générations aient déserté la barque!  Et n’allez surtout pas conclure que c’est parce que les gens n’ont plus la foi :  rien n’est plus faux.  L’Église se cherche actuellement, à coup de colloques diocésains et autres réunions du genre… qui n’ont que très peu remis en question la façon de faire Église et n’ont souvent changé que des façades ou des slogans.  Des faits?  Je connais une enfant de 5 ans qui manifestait depuis longtemps un grand désir de communier; le curé consulté lui a demandé d’attendre pour qu’elle fasse sa première communion avec les autres enfants de son âge, en 3e année – c’est long pour une petite fille (pire, depuis ce temps, la première communion a été repoussée en 4e année)!  J’ai pourtant été témoin de suffisamment de premières communions et de confirmations pour vous dire que plusieurs enfants qui reçoivent ces sacrements ont peut-être l’âge de le faire mais ce n’est vraiment pas évident qu’ils en ont le désir profond!  L’âge a t’il quelque rapport avec le désir de Dieu?  Poser un geste en groupe a t’il plus de valeur que de le poser personnellement?

Le mot «Église» vient du grec EKKLESIA qui signifie «assemblée».  À quand de véritables assemblées de croyants où chacun pourra exprimer en profondeur sa propre quête spirituelle et trouver nourriture pour son âme?  L’Église n’est pas une institution hiérarchique mais une expérience à vivre : celle de la communion aux autres et à l’Absolu.  Cela n’enlève rien au fait qu’elle ait besoin d’un pasteur visible.  Créons ou encourageons des lieux de fraternité et d’entraide où l’individu est aimé et respecté :  c’est là que se vit l’Église, là où on expérimente comme il est bon et doux d’être ensemble, unis les uns aux autres.  Il restera quand même un grand bonheur à se retrouver tous en Église pour fêter ensemble, en Sa Présence, la joie d’être enfants et aimés de Dieu : c’est d’ailleurs à cela, entre autres, que s’adonnent allègrement pour l’éternité ceux qui sont déjà passés dans l’autre Vie!  Ils sont heureux ceux qui goûtent cette joie dès ici-bas.  Encore faut-il que ce soit l’Amour qui nous mène célébrer en Église.  Tout autre motif est vain; car ce n’est pas celui qui dit «Seigneur, Seigneur» qui entrera dans le bonheur mais celui qui aime en vérité.

L’Église est une mère

Par Johane Filiatrault, le 7 mai 2003

L’Église est une Mère.  Elle s’est beaucoup donnée pour enfanter à la vie spirituelle de nombreux fils et filles, les nourrir, les instruire et les aider à faire leurs premiers pas de croyants.  Mais voici que ses enfants ont grandi; ils approchent l’âge adulte et revendiquent la liberté d’inventer avec elle un lien d’égal à égal.  Va t’elle continuer de les materner et de les encadrer?  Ou va-t-elle faire confiance à l’enseignement qu’elle leur a généreusement donné et les laisser librement transmettre à leur tour ce qu’ils ont reçu d’elle?  C’est tout un défi pour notre mère Église que ce passage de son rôle traditionnel d’autorité suprême après Dieu à un rôle de simple guide toujours accessible; un passage que toute mère doit traverser, avec plus ou moins de heurts selon le cas.

Je me définis comme croyante fervente et, depuis l’enfance, je vis ma foi à l’intérieur de l’Église catholique.  C’est donc ma propre Mère que je questionne… avec amour.  Il y a actuellement des fils et des filles matures dans l’Église, prêts à prendre des responsabilités et à s’engager, des hommes et des femmes dont le cœur est saisi par Dieu et en qui l’Esprit Saint a forgé une âme de pasteur.  Mais ils ne trouvent pas dans la structure ecclésiale l’espace nécessaire pour déployer leurs ailes et s’élancer.  La hiérarchie ne reconnaît pas leur ministère, ne bénit pas leurs entreprises, n’encourage pas leurs actions;  parfois même, elle s’en dissocie ouvertement.  Peur du dérapage?  Peur de perdre son autorité?  Désir de garder un contrôle strict sur ce qui se dit en son nom?  Ou pire encore, manque d’ouverture spirituelle?

Actuellement, dans l’Église du Québec, une des conditions d’admission incontournable pour accéder aux ministères, ordonnés ou non, (prêtres, diacres ou agent(e)s de pastorale) est l’obtention d’un diplôme de théologie ou de pastorale.  Je n’ai personnellement rien contre les études mais je sais pertinemment bien que la science de Dieu et la connaissance des âmes ne s’apprend dans aucune université humaine, mais dans une longue et amoureuse fréquentation divine au travers de la prière, des écritures inspirées et des sacrements.  Le Christ s’est-il, lui, entouré de beaucoup de gens bien instruits?  Comme toute institution, l’Église est menacée de sclérose; plus que toute autre, peut-être, puisque ne sont admis que des hommes aux sièges décisionnels.  Or, de par sa nature, l’homme est viscéralement gardien des traditions et du pouvoir établi – c’est bien.  La femme, elle, est plutôt gardienne de la vie, plus réceptive aux besoins humains et aux inspirations nouvelles – c’est bien aussi.  La vérité se trouve dans un juste équilibre entre les deux.

L’Église est une Mère… elle a un cœur et un corps de femme, et je rêve de la voir s’asseoir, ses bergers à côté d’elle et ses enfants autour, tous ensemble à la même école : celle de l’Esprit.  Il faut réinventer la famille Église (je ne parle pas du contenu du dépôt de la foi qui, lui, doit toujours rester le même).  Puisqu’il y a peu de candidats au sacerdoce actuellement (à cause des conditions d’accès trop strictes, le célibat surtout), on compense en nommant des agents ou agentes de pastorale.  On leur donne une mission sans leur donner les outils pour la réaliser.  Quels sont ces outils qu’on leur refuse?  Le pouvoir de baptiser, de pardonner et de nourrir que le Christ a conféré à tous ceux qu’il a envoyé : le sacerdoce, quoi!

Quand choisira-t-on dans les communautés locales des personnes d’une foi éprouvée pour leur confier le soin des âmes et leur conférer un vrai ministère dans toute sa force?  Pendant plusieurs siècles au commencement de l’Église, le mariage n’était pas un empêchement pour être ordonné à un ministère (et il en est encore ainsi dans bien des Églises).  Élever une famille : ne serait-ce pas une merveilleuse école pour former un cœur de prêtre (d’«ancien» comme on les appelait autrefois)?  N’est-ce pas là qu’on apprend le mieux à prendre soin des plus faibles, à se sacrifier pour l’amour des petits, à partager et à prendre des décisions à deux, à s’oublier pour le bien de ceux qu’on aime?  Toutes qualités essentielles pour faire un bon pasteur!

Résurrection: une preuve!

Par Johane Filiatrault – Le 16 avril 2003

Vous savez peut-être qu’en 1988 des tests au carbone 14 effectués sur le suaire de Turin par la NASA en ont situé l’origine au Moyen Age.  Mais de nouvelles expérimentations ont été faites en 1992 et leur conclusion est tout à fait étonnante : cette longue bande de tissu aurait-elle vraiment enveloppée le corps du Christ au tombeau?

Rappelons d’abord ce que l’analyse du linceul démontre :

  • Cette pièce de lin a été tissée selon une méthode propre aux régions proches de Jérusalem utilisée à l’époque où vivait Jésus
  • On y a trouvé des traces d’une espèce de coton spécifique à la Palestine, ainsi que 29 espèces de pollen qui ne se trouvent que dans la région du Jourdain
  • L’image qu’on peut y voir – celle d’un homme supplicié vu de face et de dos grandeur nature – est imprimée en négatif sur le tissu… C’est en mai 1898 que le négatif de la première photo du suaire en a révélé le positif
  • Il n’y a aucune trace d’aucun pigment connu sur l’image.  Ce n’est pas non plus du sang qui forme cette image, bien qu’il y en ait des taches aux endroits des blessures.  En fait, l’image est formée d’une sorte de brûlure du tissu qui est roussi en différentes teintes sur une très mince profondeur (45 microns).

C’est un docteur ès sciences, le Père Rinaudo qui, en 1992, a fait d’autres découvertes stupéfiantes en partant de l’hypothèse que le roussissement du linceul avait pu être produit par un bombardement de protons (scission d’un noyau de deutérium libérant un proton et un neutron – le deutérium est une composante chimique de l’hydrogène, elle-même composante de l’eau dont notre corps est fait en grande partie).  Le scientifique s’est servi d’un accélérateur de particules pour procéder à des tests… qui ont très exactement confirmé sa théorie : des taches de roussi dans les mêmes teintes que celles du suaire se sont formées sur le morceau de lin utilisé pour son expérience, irradiant le tissu sur 45 microns très précisément!

Il restait à examiner ce qui advenait des neutrons libérés lors de ce procédé : en fait, ils ont la particularité d’enrichir le lin en carbone 14!  Voilà ce qui faussait les tests de 1988.  Puisqu’il y avait davantage de carbone 14 au départ sur le linceul parce qu’il venait d’être soumis à un bombardement de neutrons, il est normal qu’il ait été jugé plus jeune qu’il n’est en réalité lors de la datation de 1988.  Après des expériences faites à l’université de Toronto sur une momie égyptienne soumise en laboratoire à un semblable bombardement, on a pu calculer très précisément quelle dose de neutrons pourrait avoir provoqué une erreur de 13 siècles dans la datation du suaire.  Résultat :  la quantité de protons nécessaire pour un roussissement sur 45 microns d’épaisseur correspond exactement à la quantité de neutrons qui justifierait une erreur de datation de 13 siècles!

Puisque le suaire a bel et bien enveloppé le corps d’un supplicié sous le règne de l’empereur Tibère, quelle énergie a bien pu casser les noyaux de deutérium, et les casser selon un ordre mathématique capable de créer une image 3D sur un tissu?  Quelle énergie, sinon celle de Sa résurrection!  Notons que l’homme du suaire est un crucifié dont les plaies sont toutes très visiblement imprimées sur le tissu, qu’il a subi au-delà de 40 coups de fouet, que sa tête est marquée de blessures causées par des petits objets en forme de pointe, et que son côté est transpercé au niveau du cœur.

Et voilà faite la stupéfiante preuve scientifique d’un phénomène unique dans l’histoire…

Pour plus d’informations : www.ouvriersdepaix.org/convictions

Le langage du Corps

Par Johane Filiatrault – Le 18 juin 2003

Depuis douze siècles, il existe à Lanciano (petite ville d’Italie) un fait extraordinaire, merveilleux à vous couper le souffle.  Et si le monde arrêtait seulement quelques instants sa course pour admirer l’inconcevable trésor qui s’y cache, l’humanité changerait de visage.

C’était au VIIIe siècle.  Un prêtre célébrait la messe comme à l’accoutumée quand il fut saisi de doute, après le moment de la consécration : Dieu était-il réellement présent dans ce morceau de pain sec et dans cette coupe de vin, comme l’affirme l’Église? Mais quelle ne fut pas sa stupeur – et celle de tous les paroissiens avec lui – quand il constata que, sur la patène, l’hostie s’était transformée en un morceau de chair et que, dans le calice, se trouvaient désormais cinq caillots de sang de grosseur inégale!

Supercherie de curé de village pour mousser la foi de ses fidèles?  On aurait pu le croire jusqu’en 1970, où des études scientifiques très poussées ont été faites sur ces reliques conservées à l’air libre, sans formol ni aucun produit de conservation depuis des siècles, mais ne présentant aucun signe de putréfaction ou d’altération.  (L’histoire de ces reliques est bien documentée : un bref papal en 1176, un autre en 1254, une première expertise en 1574, d’autres en 1637, 1770 et 1886.)  Les analyses de 1970 ont été faites par un groupe d’experts dirigé par Odoardo Linoli, professeur d’anatomie humaine, d’histologie pathologique, de chimie et de microscopie clinique.  Les conclusions de leur recherche sont stupéfiantes et ont été publiées dans plusieurs revues scientifiques du monde entier :

–        Il s’agit là de chair humaine; le sang est de groupe AB (même groupe que le sang prélevé sur le saint suaire de Turin)

–        La chair est constituée de tissu musculaire cardiaque ; la manière dont cette fine tranche a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté extraordinaire de la part du «praticien»

–        Le diagramme sanguin est le même que si ce sang venait d’être prélevé le jour même : du sang frais après 12 siècles!

Autre fait inexplicable : si on pèse individuellement n’importe lequel des cinq caillots, son poids est le même que si on place ensemble les 5 caillots sur le plateau de la balance : chacun des morceaux pèse le poids du tout…  Un défi à l’intelligence humaine!  Doit-on y voir une matérialisation de ce qu’enseigne l’Église : le Christ est présent dans la plus petite parcelle comme dans le tout?…  Ou plus simplement, une sublime manifestation d’Amour?

L’Eucharistie…  Quand on pense que le grand Dieu et Créateur a inventé un moyen à la fois si simple et étonnant pour nous manifester à quel point il désire passionnément se donner à nous et s’unir à notre humanité pour nous introduire en sa déité, je suis émerveillée.  Inouïe déjà l’idée de prendre chair humaine en s’incarnant dans le sein d’une femme… Il pousse sa passion jusqu’à prendre la forme d’un morceau de pain et d’une coupe de vin de noces afin de pouvoir pénétrer jusqu’à l’intime de sa créature, la recréer et la transfigurer par ce moyen tout simple, assez simple pour qu’un petit enfant puisse saisir.  Ce morceau de pain-là est le remède à tous les maux du monde.  Il n’y a pas d’heures plus douces ici-bas que celles passées à contempler ce remède, cette admirable nourriture de l’âme.  L’Amour tout entier y est caché, la Paix s’y donne.  Et c’est gratuit!

Plusieurs Églises ne reconnaissent pas la présence réelle dans l’Hostie.  Elles considèrent la Parole de Dieu comme Sa révélation et Son don ultime… Plusieurs catholiques (même des prêtres et des évêques) prennent actuellement cette tendance.  En amour, qu’est-ce qui prime?  Se parler d’abord, bien s’écouter pour se révéler l’un à l’autre et se découvrir mutuellement (la Parole).  Mais quelle est l’étape ultime de l’amour, quel en est l’accomplissement, qu’est-ce qui le rend fécond et qui donne la vie?  L’union des corps, bien sûr!

Dieu est l’Époux : Il le dit dans l’Ancien Testament, et le Christ lui-même s’est ainsi présenté.  Le don de Son Corps pour nourrir et transfigurer notre corps comme notre âme est la suprême expression de son amoureuse passion.

Pour plus d’information : www.regione.abruzzo.it/giubileo/fr/itinerari/lanciano/

 

L’À Venir

Par Johane Filiatrault – Le 28 mai 2003

Nous sommes à un tournant de l’histoire humaine.  Les grandes découvertes scientifiques récentes ont placé entre les mains de l’humanité une donne gagnante et c’est à son tour de jouer.  L’homme et la femme moderne ont atteint un degré de conscience mature, adulte, lui permettant de choisir librement sa destinée.  La biologie, la psychologie, l’écologie, ainsi que les grandes leçons politiques qu’ont peut tirer de l’histoire des civilisations : tout contribue à convaincre l’être humain qu’il peut devenir l’acteur de son bonheur ou de son malheur.  Tout être humain naît libre…

Nous sommes issus d’une génération maladivement compétitive et individualiste.  Heureusement, la génération montante a appris jeune, à l’école, la coopération et le travail d’équipe : voilà qui promet!  Ensemble, ils pourront faire un monde meilleur où primeront la justice, la transparence et la paix.  Rêve et utopie?  Sûrement pas.  Parce que l’humanité vivra bientôt des évènements grandioses, quelque chose que l’humanité n’a encore jamais vu.  Déjà, nous traversons des temps tels qu’il n’y en a jamais eu depuis le début de l’histoire humaine et tels qu’il n’y en aura jamais plus (Mt 24,21), des années de grandes épreuves à l’échelle planétaire, des temps d’opaques ténèbres ou la Mort semble vaincre, partout.  «Les vivants envieront les morts en ces jours-là».  Ils les envient actuellement au point de se donner eux-mêmes la mort, au point de ne pas faire naître parce qu’on préfère voir son enfant mort plutôt que de l’emmener à une vie de souffrance.  Combien de fois on entend dire à propos d’un mort : «Il est bien, il ne souffre plus».

Oui la vie n’a jamais été aussi dure et la mort aussi douce et désirable qu’en nos temps.  Comme jamais auparavant, l’être humain – à cause des télécommunications – est conscient de tout le mal et de toutes les abominations qui sont subies ou commises sur la planète : un poids énorme à porter, une douleur cuisante pour tout homme ou femme de bonne volonté.  Il règne, le Prince de ce monde, et écrase avec volupté tout ce qui s’appelle bonté ou amour.  Mais il sait que son règne sera court, il le sait depuis l’origine.  Il est bien averti qu’il a déjà perdu le combat et c’est ce qui décuple son énergie de violente destruction et ses tentatives pour faire chuter l’être humain dans le découragement, dans l’avilissement sexuel bestial, dans la peur et dans l’exploitation égoïste des autres et de l’environnement.  Il nous est dit de nous réjouir quand nous verrons ces choses-là car elles sont le signe de la fin prochaine de ce temps où règne le Tentateur.

Alors, je me réjouis!  J’attends l’heure où chacun verra en son âme la lumineuse vérité qu’est l’Amour de Dieu, car chacun la verra… Et verra du même coup l’état de sa propre âme.  Oui, cette heure viendra bientôt, qu’on la désire ou non.  C’est sûr, aussi sûr que le lever du soleil au matin.  Plusieurs voix l’ont annoncé dans les anciennes écritures.  Le Christ l’a confirmé lui-même.  Et plus près de nous, plusieurs prophètes modernes l’ont annoncé (certains mêmes ont reçu la révélation qu’ils verraient cette heure de leur vivant).  Des voyants, des inspirés, des gens ordinaires qui, pour certains, ne se préoccupaient ni de dieu, ni de diable avant de recevoir la visite d’un messager céleste qui les a envoyés avertir l’humanité qu’elle allait vivre une sorte de jugement divin en petit (petit dans le sens d’individuel), une purification universelle des âmes.

Si un enfant crie «Au loup!» on peut supposer qu’il fabule, mais si tous en même temps crient «Au loup!» vaudrait peut-être mieux prêter l’oreille!  Le Christ est sur le chemin de son Retour : c’est ce que révèlent les apparitions de la Vierge à La Salette, à Medjugorje, à Soufanieh, et les révélations du Christ à Mme Vassula Ryden.  Quatre fillettes également ont été chargées par la Vierge d’un message pour le monde; elles ne connaissaient rien aux saintes écritures, vivaient dans un hameau d’Espagne – Garabandal – et ont été instruites de ces choses par de nombreuses visites de l’Archange Saint Michel et de la Très Sainte Vierge qui se sont montrés à elles entre 1961 et 1965.  Les faits surnaturels qui se sont déroulés dans ce village sont d’une beauté et d’une limpidité inouïes.  Inouïe également la colère du Malin contre ce lieu, qui a tout mis en œuvre pour discréditer le grand message que le Ciel y a livré.  Résultat : toutes les Églises y sont restées sourdes en niant l’authenticité des dires des enfants.  Triste.  Mais l’heure de Dieu est proche et toute la création se réjouira bientôt.  Et l’être humain aura dès lors en main tous les outils, naturels et surnaturels, pour faire de cette terre un jardin, un Eden.  Pour plus de détails, voir  www.ouvriersdepaix.org et www.tlig.org/fr.html

 

S’aimer corps et âme

Par Johane Filiatrault – Le 28 mai 2003

Faire l’amour à la personne qu’on aime depuis longtemps, est une expérience toujours nouvelle et merveilleuse.  Sans doute, il n’y a plus l’intensité physique explosive des premières relations de couple, mais c’est largement compensé – et dépassé – par une grande confiance mutuelle qui conduit à un abandon total aux caresses et désirs de l’autre.  C’est précisément cette profonde symbiose entre deux êtres qui est exaltante, peu importe l’intensité de l’orgasme physique : le sentiment bouleversant d’être aimé de l’autre… cet autre qui se préoccupe d’honorer mon corps et de le conduire au plaisir… Me soucier d’abord du plaisir de l’autre et trouver mon plaisir dans le sien… Mon don à l’autre pour son plaisir qui deviendra le mien…  Faire l’amour vraiment… et m’apaiser en l’autre qui s’apaise en moi.

C’est après l’orgasme qu’on sait si on a vraiment fait l’amour ou si on n’a que baisé sans intelligence (l’intelligence qui nous donne de prendre conscience de l’amour vrai).  Quand, après l’amour, je peux plonger mes yeux dans les tiens – mieux, mon âme dans la tienne – et me réjouir que tu sois là et m’émerveiller parce que je vois dans tes yeux que tu m’aimes toujours, nous avons fait l’amour, vraiment.  Quand je me sens réconciliée avec moi-même et avec l’univers entier, quand nous voici sereins et si proches l’un de l’autre – au point qu’on voudrait demeurer soudés toujours – oui nous avons fait l’amour.

Mais si l’amour vrai n’est pas au rendez-vous, les résultats sont tristement différents.  On aura beau avoir l’orgasme le plus «extasy» qui soit, qu’en est-il du retour à la réalité? Qui est cet autre qui est allongé près de moi (ou qui n’y est déjà plus)?  Nous sommes faits pour l’amour, et quand ce doux sentiment de la proximité aimante de l’autre n’est pas au rendez-vous, quand nous ne sentons pas qu’il ou qu’elle se préoccupe sincèrement de notre bonheur, quel vide cela laisse-t-il en nous!  La triste impression d’être utilisé ou manipulé, le sentiment d’être seul au monde; la satisfaction physique, peut-être, qui sera à re-satisfaire bientôt ou plus tard… mais rien qui comble l’âme, rien qui remplit de joie et donne le goût d’être meilleur, rien de grand et de vraiment humain.

Quand on constate dans quelle pornographie bas de gamme se vautre notre société dite évoluée, quand on expérimente quelle profonde déchirure de l’âme provoquent les abus sexuels ou les viols, quand on dénombre la multiplication phénoménale des expériences homosexuelles, bisexuelles, échangistes, etc. (je dis «expérience» parce qu’un engouement de cette ampleur est trop jeune dans l’histoire contemporaine pour qu’on puisse en évaluer l’impact réel, en positif ou en négatif), on ne peut que conclure que nous sommes sûrement à un tournant de l’histoire humaine en matière de recherche sexuelle!  Merde que nous sommes malades… d’amour!

Tous autant que nous sommes sur la planète, du plus petit jusqu’au plus grand, nous avons un seul grand besoin, fondamental : être serré très fort dans les bras de quelqu’un qui nous aime tendrement et nous respecte profondément.  Comme société, parce que nous ne savons pas ou ne voulons pas faire l’effort de créer des liens d’amour vrais avec les autres, nous cherchons des raccourcis faciles, des parodies d’amour.  Nous consommons du sexe.

Nous nous avilissons et nous goûtons ce que goûte la mort. Ça goûte… triste.  L’amour vrai goûte la joie, et son fruit est la vie.

S’aimer corps et âme

Par Johane Filiatrault – Le 28 janvier 2003

Il existe plusieurs définitions du mot «aimer».  Trop peut-être: on finit par être tout mêlés dans les sentiments qui s’emmêlent sous cette définition…  On peut aimer une voiture, et décider de l’acheter pour pouvoir l’utiliser à sa guise.  On peut aimer les chocolats, et vider la bonbonnière sans partage.  On peut aimer l’émotion amoureuse que fait naître en nous une personne qui nous attire.

Dans tous ces cas, amour rime avec plaisir… et rimera bientôt avec responsabilité.  On devra payer les frais d’assurance et de plaques de la nouvelle voiture, veiller à la conduire prudemment et assumer les frais d’entretien mécanique.  Dans le cas des chocolats, on devra assumer les effets désagréables de notre gourmandise,  peut-être avoir à gérer un excès de poids qui nous gêne et aussi endurer les protestations de ceux qui auraient bien aimer les goûter, ces friandises!  La plupart des gens sont à l’aise avec la phase 1 de l’amour  (le plaisir).  Pas mal moins le sont avec la phase 2  (la responsabilité).  (Je sais de quoi je parle puisque je fais partie d’une génération qui n’a pas été beaucoup éduquée à la responsabilité!)   N’avons nous pas tendance à être, en tout et partout, des consommateurs, en amour comme en toutes choses?  On n’a pourtant pas besoin d’être un grand spécialiste pour constater que la pulsion « consommation » est insatiable.  Le feeling agréable que nous procure l’acquisition d’un nouveau bien ou l’expérimentation d’une nouvelle sensation agréable est habituellement très passager, pour ne pas dire fugace, et cède vite la place à la désagréable impression de vide qui nous poursuit et nous rattrape.  Le consommateur doit alors repartir en quête de consommation, encore et toujours.  Gouffre sans fond…  Le bonheur est ailleurs.

Aimer l’émotion amoureuse que fait naître en nous une personne est une chose; aimer cette personne en est une autre.  Aimer, c’est d’abord l’action de s’émerveiller de ce qu’est l’autre, admirer ses qualités, ses richesses d’être et tous ses attraits physiques ou psychologiques.  Aimer nous mènera ensuite… à nous buter sur les limites de l’autre, tout ce qu’il n’est pas ou ce qu’il n’a pas.  C’est là l’épreuve à traverser, une sorte de passage étroit où l’amour se purifie et s’affine.  C’est à partir de là qu’aimer est un choix, une décision mature et épanouissante pour les deux partenaires.  C’est à partir de là qu’on commence à écrire une histoire d’amour qui dure.

«L’amour est un tournoi où tombent tour à tour les guerriers maladroits noyés dans la bravoure» chante Richard Desjardins   Il y a ceux qui n’étaient pas faits l’un pour l’autre : l’épreuve marquera la fin de l’histoire (tant mieux!).  Fin de l’histoire aussi  pour ceux qui ne veulent pas s’y investir (tant pis!).  Mais il y a les braves qui, pour ne pas sombrer dans la tempête, s’accrocheront très fort à la beauté de leur histoire d’amour… et qui remporteront le tournoi à force d’oubli de soi et de souci de l’autre.  Les guerriers maladroits consommeront tour à tour des amourettes sans lendemain tandis que nos vainqueurs vieilliront tranquillement côte à côte dans cette assurance et ce repos que procure un amour vrai.  «Oui mais au prix de perdre l’intensité physique des nouvelles amours», objecterez-vous.  Allez-y voir!  Comme si le fait de toujours faire l’amour à la personne qu’on aime pouvait s’affadir avec le temps!   La recette assurée pour entretenir très vive la passion des conjoints?… Savoir user de son imagination !!!   Aussi, ne pas s’inquiéter outre mesure des hauts et des bas du désir : ça reviendra! (Nous formons un couple qui avance dans la cinquantaine et nos rencontres sexuelles sont toujours plus riches, plus belles, plus comblantes). Rester tendre et attentionné, se parler en vérité et chercher l’épanouissement humain et social de l’autre :  seule recette qui nous mènera à pouvoir goûter et savourer toutes les subtiles nuances des deux mots les plus merveilleux de la langue française :  faire l’amour.  (à suivre)

S’aimer corps et âme

Par Johane Filiatrault – Le 17 janvier 2003

« Les papas que je connais décrocheraient la lune pour leurs enfants s’ils le pouvaient.  Mais en réalité, quel est le plus beau cadeau qu’on puisse faire à ses enfants?  C’est de beaucoup aimer leur mère ».*1

J’ajouterais : quel est le plus beau cadeau qu’un homme peut se faire à lui-même?  C’est de chérir tendrement la femme à laquelle il a choisi de lier son destin… parce qu’une femme aimée demeurera une femme aimante et qu’il sera, lui, le premier bénéficiaire du retour d’amour de sa compagne.  La femme est dotée d’un merveilleux charisme : celui «de pouvoir transformer la tendresse conjugale intime en amour familial généreux et vital pour chacun des siens».*2    Et le charisme de l’homme, lui, quel est-il?  Celui de la fidélité… parce qu’il est moins le jouet de ses émotions que le sont, en général, les femmes; et donc plus capable de s’investir avec constance dans le lien d’amour avec sa conjointe.  Encore faut-il qu’il y emploie toute sa volonté et son énergie, plutôt que de papillonner sans fin d’une femme à l’autre à la recherche de l’extase suprême.  Extase qu’il ne pourra trouver qu’en s’attachant à l’une d’entre elle de tout son cœur et de tout son corps.

Les gens heureux ont une histoire, et c’est toujours une histoire d’amour vrai qui dure.  Cela, chacun le pressent en lui-même… On n’a qu’à consulter les statistiques pour s’en convaincre : les jeunes québécois classent encore bons premiers, dans leur top list des valeurs, le couple, les enfants, la famille.  Pour arriver à ce bonheur, une seule recette fonctionne encore : le don de soi total et sans retour pour s’investir chaque jour à faire le bonheur de l’autre (ce que les femmes font souvent trop spontanément, et les hommes, pas assez!).

Ce qu’une épouse peut représenter dans la vie de son homme?  Voici ce qu’en dit un Inuit :

«Angnatsiaq est l’état d’esprit quand tu penses profondément à une femme.  Non, ce n’est pas penser à lui faire l’amour ni à ses attraits terrestres.  C’est penser à elle en tant que la partie belle et tout à fait essentielle de ta vie.  Son odeur, son toucher, sa voix, son mouvement et sa présence sont aussi importants pour toi que ta propre respiration.  Elle est sans âge.  Vous assurez l’un et l’autre votre survie et, au fond de ton cœur, tu sais que vous allez voyager ensemble pour toujours.  Elle est l’unique partie de ton être qui te manquait et qui a fait de toi une personne entière.  Chaque lever de soleil naît dans ses yeux.»*3

Ce qu’un époux peut représenter dans la vie de sa femme?

Il est l’amant dont j’ai rêvé : il sait si bien me parler d’amour et m’envelopper de tendresse et d’attention.  Il est mon frère, le compagnon dont la présence me réjouit et m’apaise, l’ami en qui je me retrouve, le seul dont le cœur puisse contenir le mien.  Il est le roc sur lequel je m’appuie, l’époux fidèle sur qui je peux bâtir ma vie, le père de mes enfants qui nous guide et nous rassure.  Ses yeux sont un fleuve où je me noie…Mon bonheur a un nom : le sien.  A travers vents et marées, nos vies se sont liées.  Vivre sans lui, comment le pourrais-je?  Nous séparer, c’est m’arracher mon souffle.  Il est l’air que respire mon âme, aussi nécessaire à mon bonheur que l’eau dont je m’abreuve.

À suivre…

*1 :  Jean-Robert Gauthier, dans le NIC, 22 déc. 2002, p. 17

*2 :  Idem

*3 :  Un ancien, cité par Norman Hallendy, Inuksuit, Toronto, Douglas & McIntyre,  2000, p.85

Le mariage

Le 15 octobre 2003, par Johane Filiatrault

Parce que les couples homosexuels le revendiquent actuellement comme un droit, on a beaucoup entendu parler de mariage, ces temps-ci.  Mais qu’est-ce qui leur fait tant envie dans cette institution en chute libre, alors que les couples hétérosexuels se marient de moins en moins et que leurs mariages finissent une fois sur deux par un divorce?

À cause des profonds changements sociaux du 20e siècle, le mariage n’a plus – socialement parlant – sa raison d’être.  Il n’est plus question de nos jours de se marier pour s’allier une puissante ou riche famille et assurer ainsi sa survie dans un milieu hostile.  Plus question non plus de prendre femme pour se garantir sur elle des droits de propriété privée – (On sait que les grands rois de l’Antiquité faisaient entre autre étalage de leur richesse et de leur puissance en multipliant le nombre d’épouses et concubines qu’ils entretenaient à leur cour).  Et pour ce qui est d’obliger légalement un père à prendre soin de sa progéniture, le mariage n’est plus désormais nécessaire non plus : un simple test d’ADN suffit!

Il restait encore les avantages économiques liés à la famille, mais on sait que, de plus en plus, les lois tendent à octroyer les mêmes droits et devoirs aux couples en union de fait qu’aux couples mariés.  Qui se marie court même le risque de voir son(sa) conjoint(e) partir avec la moitié du patrimoine familial si il(elle) se déclare insatisfait(e) de l’union! Que conclure, alors?…   « Si telle est la condition d’un homme envers sa femme, il n’y a pas intérêt à se marier », disait déjà des hommes il y a de cela 2000 ans! (Livre de Mathieu dans la  bible – 19,10)

En effet, d’intérêt matériel au mariage, il n’y en a plus guère et c’est pourquoi il a perdu plusieurs de ses adeptes.  Pour lui donner son sens, il ne reste plus qu’une très haute valeur spirituelle : la confiance mutuelle.  « Le Créateur, au commencement les fit mâle et femelle.  C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair. » (Mathieu 19, 4-5)       Il n’est pas question de mariage institutionnalisé dans ce passage mais bien d’un acte d’attachement qui fait de deux personnes une seule chair.  Alors, oublions le mot « mariage » et laissons-le aux couples homosexuels s’ils en veulent.  C’est un mot tellement galvaudé d’ailleurs qu’il n’a plus guère de sens.  On connaît trop de couples, pourtant officiellement mariés, dont la vie conjugale est si fade et l’amour si tiède qu’on ne voudrait surtout pas les imiter.  On connaît aussi des couples en union libre qui cherchent constamment à grandir en amour dans le respect mutuel et la fidélité réciproque, agissant en tout pour ne rien laisser se perdre de l’émotion amoureuse de leurs premiers instants.  Lesquels sont les plus « mariés » d’après vous?

Ils sont mâle et femelle donc, s’appelant dans leur complémentarité, ayant besoin de l’autre pour trouver l’unité : deux êtres incomplets qui s’attirent pour former un Tout.  L’homme (ou la femme), à la recherche de ce sentiment de plénitude qui lui manque, quittera son père et sa mère.  Ça a l’air très simple, mais beaucoup de couples échouent parce qu’un des conjoints est resté trop attaché à son passé de célibataire, à ses copains(copines) d’adolescence ou à la sécurité du foyer parental.  Quitter cela exige de la maturité chez le jeune adulte, difficile à acquérir parce que beaucoup de mères et d’épouses ont tendance à infantiliser – leurs hommes surtout – mais aussi leurs filles, et à les materner au-delà de l’âge adulte (ce dont plusieurs se complaisent facilement)!  Quitter son passé d’enfant, donc, pour devenir le pilier d’une famille en s’attachant toujours davantage à son(sa) conjoint(e), oubliant tous et toutes pour (lui) elle, pour l’amour d’elle ou de lui, en mettant toute sa force et son énergie à s’investir totalement dans cette union.  Parce que la femme aimée sentira  cet attachement durable qu’il éprouve envers elle, elle répondra en s’ouvrant toujours plus totalement à lui, dans son corps et dans son âme, fondant sa volonté à la sienne dans une inébranlable confiance réciproque.  Ils se reposeront alors l’un dans l’autre.  Il n’y aura plus deux êtres (une femme qui défend ses intérêts et un homme qui cherche à imposer les siens – ou vice et versa).  Ils ne feront qu’une seule chair, ne voulant et désirant qu’une seule chose : leur bonheur mutuel et celui de leurs enfants.  Voilà un couple vraiment uni, qu’il aie ou non signé un acte de mariage.  Voilà un couple que l’humain ne peut ni ne doit séparer.  Voilà un couple qui rayonnera son bonheur autour de lui, donnant envie d’aimer à tous ceux qui les rencontreront, et à leurs enfants d’abord qui, dès leur jeune âge, pourront goûter comme il est bon et doux d’être ensemble et unis.

Être mère

Par Johane Filiatrault – le 2 mai 2003

Être mère, c’est prêter son corps à un autre pour qu’il s’y abrite et s’en nourrisse.  Te voici tente et refuge qui se déploie petit à petit pour qu’il y trouve son espace à mesure qu’il grandit.

La maternité est le plus grand cadeau que peut recevoir une femme… à condition que l’homme qui le lui a fait reçoive cette femme-mère comme un cadeau.  Il y a tant d’étroitesse de cœur dans notre monde moderne!  Si on arrêtait de compter (notre temps et notre argent) et si on commençait à donner, que de joie il y aurait dans les familles!  Une femme épanouie, un homme fier d’elle et de sa progéniture, des enfants remplis de vie : le bonheur est si simple!  Il est toujours triste de voir des conjoints se critiquer sévèrement l’un l’autre (devant leurs enfants) ou se «renoter» leurs erreurs passées.  Que le plus aimant des deux fasse le premier pas et dise à l’autre un mot gentil, une remarque obligeante, et toute l’atmosphère de la maison s’en trouvera transformée : c’est si simple, le bonheur!  Amour… et pardon puisque le (la) conjoint(e) parfait(e), ça n’existe pas.  Un couple uni, un homme et une femme qui s’aime, voilà tout ce qui est nécessaire pour l’équilibre affectif d’un enfant.

Être mère, c’est conduire son enfant à son père.  Trop de mères surprotègent leur enfant et se l’accaparent, consciemment ou non.  Elles l’éloignent ainsi du père;  soit en critiquant celui-ci devant l’enfant, soit en empêchant le père d’intervenir auprès de l’enfant fautif sous prétexte qu’il est trop sévère ou trop exigeant : rien n’est plus destructeur pour l’enfant et la famille.  (La mère a naturellement tendance à excuser son enfant, et plus elle accentue cette tendance, plus le père aura tendance à être sévère pour compenser).  L’enfant a autant besoin de l’autorité ferme et exigeante d’un père que de la souple tendresse d’une mère (ou vice et versa car il y a des couples où les rôles sont sainement inversés).   Travailler à détacher le petit d’elle et l’aider à s’attacher à son père est un grand défi pour toute mère, nécessaire pour la croissance de l’enfant.  Laissez le père être un père : aidez-le à devenir tendre; il vous aidera à devenir ferme.

Être mère… c’est parfois faire mourir son enfant dans son sein, parce qu’on ne sent pas auprès de soi un homme solide et bon sur qui prendre appui, en qui puiser la force d’enfanter.  Être mère sans un père, quelle terrible déchirure!  Inutile de chercher lequel des deux est plus coupable : l’amour manque.  Aimons!

Être mère, c’est d’abord ouvrir son être à un homme, son corps comme son cœur, se donner et faire confiance à cet autre, différent; l’aimer beaucoup et faire sa joie, et travailler à son bonheur.  Et puis, du nid d’amour construit en ces deux cœurs liés viendra la vie, et la tente qui s’élargit pour lui donner l’abri.  Être mère, c’est être aimée d’un homme, au point que sa vie se mélange à la tienne et que, dans tes entrailles, elle prenne forme.