Roses, mais fiers!

Par Johane Filiatrault

Chapeau les gars!  La radio de Radio Canada diffusait récemment une entrevue avec des femmes étrangères immigrées au Québec : l’une provenait du Mexique, l’autre d’un pays musulman, une autre de l’Italie, etc.  La question posée à ces femmes : «À quel endroit sur la planète trouve-t-on les hommes les plus ‘roses’ ? »   Elles ont été tout à fait unanimes : chez nous au Québec.

On ne doit bien sûr pas généraliser; des hommes machos et égocentriques, il y en a encore trop, chez nous comme ailleurs.  Mais il faut quand même se réjouir de cette avancée culturelle : que nos hommes remportent la palme dans ce domaine est incontestablement une victoire pour nous également, les femmes.  Victoire aussi de toutes nos ancêtres qui, depuis le douloureux enfantement de la fragile colonie de Nouvelle France, ont courageusement œuvré aux côtés de leur homme pour bâtir ici une terre de liberté et de justice, et qui se sont gagnées, par leur fierté et leur droiture, le respect de leur conjoint comme de leurs fils, d’une génération à l’autre.

Un homme rose c’est quoi?  C’est un homme ayant compris qu’une femme ne se conquiert pas qu’une seule fois.  Il ne prend pas sa conjointe pour acquise et investit beaucoup d’énergie pour reconquérir chaque jour celle qu’il aime.  Il sait aussi que, pour conquérir une femme, il ne s’agit pas seulement de faire l’étalage de sa puissance (comme on l’observe chez les animaux en période de rut!) mais qu’il s’agit surtout de manifester un réel intérêt pour son bonheur à elle et celui de ses enfants, dû-t-il pour cela sacrifier une partie de son plaisir à lui.

Vous rendez-vous compte, femmes du Québec, que vous êtes nées sous les cieux les plus favorables au monde?  Réalisez-vous que vous avez plus de chances de vivre heureuses que si vous aviez vu le jour n’importe où ailleurs?  Il y a ici au kilomètre carré plus de «spécimens mâles» potentiellement capables d’écrire avec vous une belle histoire d’amour qui dure que nulle part ailleurs sur la planète!  Encore faut-il que nous y mettions du nôtre!  Élever nos filles comme des princesses gâtées et capricieuses risque fort de gâter la sauce; ça ne vaut guère mieux que la pas si lointaine époque où on élevait les gars comme s’ils étaient les rois et maîtres.  Si la libération de la femme nous mène à écraser tout ce qui est masculin autour de nous, elle se solde incontestablement par un échec.  Est-il possible, mesdames, de nous élever fièrement jusqu’à notre juste place sans abaisser durement les hommes au côté desquels nous évoluons?

Les filles ont souvent le haut du pavé actuellement : meilleurs dossiers scolaires; meilleures chances pour les femmes dans les causes de divorces, de pensions alimentaires ou de garde d’enfants (les hommes s’y sentent souvent lésés, à tort ou à raison);  attitudes dominantes des femmes par rapport aux hommes dans plusieurs publicités.  Résultat : les gars ont du mal à trouver leur place.  Heureusement, on commence à parler de la souffrance des garçons à l’école où ils se voient imposer une manière d’apprendre peu adaptée à leur masculinité.  Ils ont droit à leur différence…et il est grand temps qu’ils retrouvent confiance en eux!  C’est d’ailleurs à une conclusion similaire qu’en venaient les immigrantes de l’entrevue radiophonique : les hommes d’ici font d’excellents conjoints, mais elles les aimeraient… un tantinet plus séducteurs.  Plus fiers d’être mâles, quoi!